Son parcours

En 2003, Anne-Sophie Emard part à Montréal dans le cadre d’une résidence, le roman « Sanctuary » (1931) de William Faulkner dans ses bagages. « Je découvrais une construction littéraire qui m’a énormément nourrie dans ma démarche, dans ce désir de révéler une « marqueterie mentale » en créant mes images et en les associant », explique-t-elle.

Les espaces contrastés du Canada – et les films d’Antonioni où l’environnement prend des teintes psychologiques – l’amènent à envisager le paysage non comme un décor, mais comme un protagoniste dans ses séries de diasecs (« Sanctuaire » 2003-2013, « Personnage Paysage » 2009-2014). 

Son style

Dès 2006, l’emploi de caissons lumineux lui permet de mêler ses prises de vue à des captures de films de cinéma.

« Dans mes photographies, le hors-champ est toujours présent ; dans les lightbox, il s’agit également de « hors temps » car la construction et la nature lumineuse de ces réalisations leur confèrent toutes les caractéristiques d’un arrêt sur image,
d’une « mise sur pause ». 
Je renforce cette idée par l’utilisation d’un procédé cinématographique appelé le split screen. »

Ses oeuvres


Kate Winslet, Monica Vitti, Faye Dunaway et d’autres actrices apparaissent ainsi, en images parcellaires au milieu de paysages.

Selon Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne, les paysages, par l’irruption de ces images imaginaires, « se voient contaminés d’une puissance fictionnelle, source de projections et d’étrangeté. […]En langage cinématographique, on nomme « effet Koulechov » cette façon qu’ont les images de s’influencer mutuellement lorsqu’elles se trouvent mises en vis-à-vis. Cet effet, qui agit sur notre perception inconsciente des images, est l’une des techniques favorites d’Anne-Sophie Emard […] », qu’elle explore également dans des vidéos.

Crédits Photos : Anne-Sophie Emard (Les photos publiées sont des détails)

annesophieemard.com