Une artiste au croisement de l’intime et du militantisme
Née en 1997 à Toulouse et diplômée de l’ETPA en 2018 avec le Prix spécial du jury, Anaïs Ondet s’impose aujourd’hui comme une figure montante de la photographie contemporaine. Son travail, oscillant entre poésie photographique et témoignage documentaire, explore les notions de mémoire, de perte et d’environnement.
« Depuis le lycée, je souhaitais être photographe. J’ai choisi le diplôme de Praticien car il y avait une approche plus pratique et artistique qui me correspondait bien. » déclare t-elle. Au fil de ses séries, l’artiste interroge la photographie comme outil de transmission et de résistance. Ses installations plasticiennes, portraits documentaires et projets engagés témoignent d’une démarche exigeante et plurielle. « Il faut essayer, expérimenter pour trouver son identité photographique, faire quelque chose qui nous représente. Juste prendre du plaisir et y aller à fond ! » conseille t -elle.
Ses séries ont été exposées en France et à l’étranger dans plusieurs festivals et centres photographiques comme les Photaumnales à Beauvais, Zoom Photo en Couserans en Ariège, le Centre Photo ImageSingulières à Sète ou encore l’Alliance Française de Malaga. Son travail Sans Soleil aborde la solastalgie des jeunes à travers un univers sombre, tandis que son projet Les Mauvaises Herbes, en collaboration avec l’association Phyto-Victimes, dénonce l’impact des pesticides sur la santé des agriculteurs. « Ce sujet me tient à cœur, car je suis très sensible à l’environnement et à l’écologie. » dire t-elle. Son approche questionne également la responsabilité des pesticides dans les problèmes sanitaires et écologiques : « Je souhaite faire connaître l’histoire de ces victimes, l’histoire de ces mauvaises herbes. » C’est avec cet héritage artistique que l’artiste investit la résidence Tremplin Jeunes Talents au Festival Planches Contact 2025, une opportunité d’explorer un nouveau territoire et d’en restituer une vision sensible et engagée.



La résidence Tremplin Jeunes Talents : un espace de création et de réflexion
Le Festival Planches Contact, rendez-vous incontournable de la photographie à Deauville, met chaque année en lumière une nouvelle génération de talents à travers son programme Tremplin Jeunes Talents. La précédente lauréate du Prix Tremplin Cloé Harent était également une ancienne élève de l’ETPA. Ce dispositif offre aux artistes en résidence un espace de recherche et de production au cœur du territoire normand.
Anaïs Ondet rejoint cette prestigieuse aventure pour 2025 avec un projet encore tenu secret mais qui promet une lecture sensible et critique du paysage. Sa précédente série Mas que las estrellas, en lien avec son projet de résidence, porte sur les jeunes filles du coin et leur quotidien. En résidence, elle bénéficiera du soutien des institutions locales et d’un accompagnement artistique et scientifique. Ancrée dans une démarche immersive, l’artiste arpentera la région et devra témoigner et documenter le territoire afin de créer une œuvre inédite qui donnera lieu à une exposition collective.



Une photographie au service du vivant
Derrière l’objectif d’Anaïs Ondet, la photographie devient un instrument de résistance et de mémoire. Elle exposera d’ailleurs en 2019 ses photographies sur le thème filial à la Maison de l’Image Documentaire (MID) à l’occasion de Ce qui nous lie. A propos du thème de la famille elle dira : « Les autoportraits, comme figure récurrente sont là pour interroger la relation entre le passé et le présent, pour retisser des liens entre les gens malgré les séparations. »
De la ruralité aux questions écologiques, de la famille aux blessures de l’Histoire, son regard capte l’invisible et met en lumière des réalités souvent passées sous silence. Son projet Poétique de la Terre en 2023, issu de la résidence Hors les murs à Castelnau-d’Estrétefonds, illustre cette démarche engagée. La lauréate, allant à la rencontre de ceux qui cultivent la terre, a documenté un monde rural en mutation, révélant la fragilité d’un écosystème menacé : « Je suis allée à la rencontre de celles et ceux qui prennent soin de la terre, des végétaux et des animaux. Il s’agit avant tout de rencontres humaines, d’échanges avec des personnes passionnées. Je me suis alors attachée à leurs gestes, à la poétique de la main au travail, au contact de la terre.» racontera t-elle.

Pour Planches Contact 2025, Anaïs Ondet explorera les rapports entre territoire, mémoire et transformation. Son regard, à la fois intime et politique, promet de livrer une lecture inédite de Deauville et de ses paysages. Dans l’attente de la découverte de son projet, une chose est certaine : Anaïs Ondet continue d’inventer une photographie ancrée dans l’émotion et la réflexion. Une voix incontournable de la nouvelle génération photographique. Nous avons hâte de découvrir son nouveau projet en résidence !