Depuis presque un an maintenant, nous subissons les effets d’une pandémie qui met à mal l’économie et la santé du pays. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres et l’enseignement supérieur en fait partie. Alors que les universités ont fermé leurs portes, obligeant les étudiants à suivre le programme à distance, le décrochage scolaire menace de compromettre l’obtention de leur diplôme. Heureusement à L’ETPA, la majorité des cours a pu continuer en présentiel. Un choix assumé qui a permis de maintenir un enseignement de qualité et de préserver le bien-être de nos étudiants.
Une année sous le signe du bouleversement et de l’adaptation
Il y a un an, nous découvrions l’existence du Coronavirus qui allait chambouler nos vies, déconstruire un ordre et un quotidien établi, remodelant le fonctionnement de notre société pour nous plonger au cœur de ce qui pourrait être un mauvais scénario de science-fiction.
Un premier confinement ordonné en mars bouleversa nos méthodes éducatives, imposant à tous de rester chez soi. Étudiants, professeurs et équipes administratives ont dû se réinventer et s’adapter afin de maintenir la continuité pédagogique et assurer l’intégralité des cours. Un défi qui a été relevé afin que les étudiants pâtissent le moins possible de cette situation hors norme.
De multiples dispositions avaient été prises avec, notamment, une prise de contact hebdomadaire téléphonique pour chaque étudiant, le suivi régulier des cours diffusés à distance, le maintien des examens tout comme des stages.
Maintenir les cours, pour les étudiants avant tout
Loin de se calmer, le cauchemar connu un nouveau rebond avec l’annonce fin octobre du second confinement. Cela, à peine après les premières semaines de reprise des cours de la rentrée. Les écoles du supérieur se devaient de rebasculer l’enseignement en digital. Après l’incertitude des premières heures les campus ETPA ont acté le maintien des cours en présentiel dans le cadre de leur bonne mission pédagogique et surtout pour ne pas dégrader l’apprentissage des étudiants. Seuls les enseignements théoriques qui pouvaient l’être ont été digitalisés, les cours nécessaires demandant une pratique se sont faits à l’école. Bien entendu, toutes les mesures sanitaires et toutes les précaution ont été prises et renforcées afin de permettre aux élèves et aux professeurs d’évoluer dans un environnement le plus sécuritaire au possible.
J’ai passé mon premier confinement seul chez moi à attendre les cours en ligne, et ne rentrer le week-end que pour travailler. Pour le coup, le second je l’ai passé dans la résidence, au-dessus de l’école, et les cours n’ont été qu’à 20% en distanciel. Je n’avais pas vraiment l’impression d’être confiné.
(Romain, 1ère année Jeu Vidéo à Montpellier)
Notre école formant aux domaines spécifiques que sont les arts appliqués, il s’agit de matières difficilement dématérialisables. Cela a été fait lors du premier confinement mais les conditions n’étaient pas celles d’une rentrée comprenant des étudiants découvrant le campus, démarrant une nouvelle année et des nouveaux cours, rencontrant de nouveaux professeurs et assimilant de nouvelles façons de travailler. Il aurait été catastrophique de dématérialiser la totalité des formations.
Les cours en présentiel permettent aussi de préserver une certaine équité entre les étudiants. En effet, le digital peut se montrer inégal entre les personnes (le débit internet selon le lieu de résidence et sa qualité, le matériel etc.). De quoi devenir rapidement un enfer pour certains. La communication et le temps d’attention est loin d’être le même par rapport au présentiel. Les interactions sont plus compliquées à distance derrière un écran. Enfin, le présentiel permet de calmer le stress ressenti face à la situation de ce nouveau confinement. Notons qu’une étude menée par l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) souligna que près de 31% des étudiants ont présenté des signes de détresse psychologique pendant le premier confinement. Ce second confinement n’aurait fait que les fragiliser encore un petit peu plus.
Ça m’a permis de ne pas décrocher, de garder une rigueur dans le travail, il y avait quand même des choses à rendre, des choses à faire. Heureusement, parce que ça nous a forcé à rester en mouvement.
(Mathieu, 2ème année Praticien Photographe à Toulouse)
Pouvoir maintenir les cours s’inscrivait également dans une démarche de soutien et de lutte pour la santé mentale et le bien-être de nos étudiants. De manière générale, ce premier confinement a été très mal vécu par plusieurs étudiants, les isolants, les fragilisants, poussant certains au décrochage. Il n’est pas non plus à oublier les conditions de vie de cette tranche de la population pour nombre d’entre eux : loin de leur famille, logement étroit, disparition des liens sociaux, solitude. D’ailleurs, de nombreux articles de presse ont relaté au cours de ce second confinement des propos d’étudiants – ne pouvant aller en cours – se sentant « punis », « isolés » et « délaissés ». Ce qui devrait être les plus belles années de leur vie se commuant en peine.
C’est pour cela que le corps enseignant et les équipes administratives se sont vouées aux étudiants pour leur offrir, le plus possible, un semblant de normalité et des cours de qualité.
C’est important d’avoir une présence physique avec nous, les professeurs, ils ont besoin de repères, ils ont besoin qu’on leur apprenne comment fonctionne l’école et il est très important pour eux d’avoir un contact. C’est plus facile pour eux de poser des questions et d’intervenir quand on est dans la même pièce. Il y a aussi des problématiques matérielles lorsqu’ils sont en distanciel, avec les micros, les caméras, etc.
(Jérémy Forveille, professeur de Game Design à ETPA Toulouse)