Les étudiants en 3ème année d’approfondissement photographique de l’ETPA ont eu l’opportunité de travailler avec le portraitiste Yann Rabanier.
Yann Rabanier, portraitiste, compte à son actif un bon nombre de star de cinéma et d’hommes politiques, tels que Ryan Gossling, Quentin Tarentino, Isabelle Huppert, Diane Krugger ou encore François Hollande… Il a animé un workshop auprès des étudiants en photograpphie de l’ETPA, transmettant ainsi son savoir-faire. Sorti Lauréat de l’ETPA en 2007, où il a fait un cursus de praticien photographe, Yann Rabanier se confie à travers nos échanges.
La vocation
de photographe
« Je ne connaissais pas du tout la photographie avant 24 ans. Je suis parti faire des études à Montréal pour 2 ans, mais j’ai eu un problème de visa et je n’ai pu y rester que 4 mois. Juste avant de partir, j’ai fait quelques photos souvenir avec un appareil que l’on m’avait donné ; en rentrant j’ai montré tout cela à mon oncle qui était photographe et qui m’a dit qu’il fallait que je fasse un autre métier ! Cela m’a d’autant plus motivé pour me mettre à la photographie.
Puis un jour, par hasard j’ai trouvé un fly de l’ETPA alors que je ne savais même pas qu’il existait des écoles de photographie. À ce moment là je me suis dit que j’allais faire ce métier.
Un parcours semé
de belles opportunités
J’ai eu beaucoup de chance pendant mon cursus. En 3ème année, j’ai pu faire une 4ème de couverture pour Libération qui a plu. Ensuite j’ai eu l’opportunité de faire le portrait de Yan Arthus Bertrand pour un magazine.
J’ai fait la 3e année d’approfondissement photographique pour me constituer un book afin d’aller démarcher en tant que photographe car je souhaitais vraiment exercer ce métier tout de suite en sortant de l’école…
Un rapport
émotionnel à l’image
Aujourd’hui, j’ai changé ma façon de regarder les images, j’en mémorise très peu… J’ai un rapport d’exclusivité avec certaines d’entre elles. Il faut vraiment que je sois happé par une émotion forte pour me souvenir d’une image. Tout est dans le ressenti.
Le portrait
comme vecteur d’échanges
Ce qui est paradoxal, c’est que j’étais très timide à la sortie de l’école, c’était très dur pour moi. L’appareil photo m’a permis de dépasser cela, de me sociabiliser en quelque sorte et de répondre à certaines questions.
Ce qui est génial dans le portrait c’est que l’on se retrouve dans des situations hallucinantes, on croise toutes sortes de gens, on découvre des lieux… Le portrait est un échange : on prend quelque chose et on donne quelque chose. Cela repose sur la parole et l’énergie.
L’influence
de l’ETPA
Je suis photographe parce que je suis passé par l’ETPA. Durant la formation, nous sommes confrontés à des questionnements. Notamment sur soi, sur la place que l’on prend, que l’on veut prendre… On nous pousse à réfléchir et à nous interroger juste avant de se lancer.
L’ETPA m’a énormément apporté pour la technique mais aussi pour mon développement personnel. Lors de notre cursus nous sommes suivis par des enseignants mais surtout par des hommes. L’Humain prend le pas.
Le retour
aux sources
Depuis quelques temps, j’interviens à l’ETPA et c’est un honneur pour moi que de revenir en tant que professionnel. Être directement en prise avec le monde extérieur, professionnel, réel et de tous les aléas, tel est le but des interventions. J’ai été très honoré d’avoir été sollicité et j’espère vraiment apporter quelque chose de constructif aux étudiants.
Des rencontres
marquantes
Parmi toutes les rencontres frappantes et mémorables que j’ai pu faire, je citerai celle avec l’actrice japonaise Kirin Kiki, actrice fétiche du réalisateur Japonais Kore-eda, très connue dans son pays. La rencontre a été marquante et très forte. Elle a un véritable charisme.
La naissance
d’une œuvre
Je me nourris beaucoup d’images. J’ai un flux d’images qui arrive, toutes prêtes ; ensuite, je dessine l’idée sous forme de croquis, j’imagine l’image. C’est mon mécanisme d’idées. Je suis plus proche de la peinture et du dessin que de la photo.
Si je dois citer des exemples de portraitistes que j’aime beaucoup je dirais Lucian Freud, Mickael Borremans, entre autres.
Des projets
Je suis en train d’écrire un long métrage, écriture et réalisation. J’ai fait une pub il y a 3 ans pour la fondation l’Abbé Pierre, ça m’a beaucoup plu et ma chef opératrice m’a encouragé en ce sens. Cela fait un an que je travaille sur ce projet nous avons fait le traitement et nous allons attaquer le scénario.
J’ai créé ce projet tout seul, puis m’ont rejoint un producteur et un co-scénariste. Ce projet m’anime, c’est vraiment passionnant.
Mais aussi, je nourris un autre rêve : j’adorerais être potier !