Devenir sans-abri c’est disparaître, devenir invisible.
S’effacer de cet espace public qu’on aménage comme on peut. Cette architecture de la débrouille se mêle au panorama pour s’y intégrer complètement et devenir paysage urbain. Et pourtant elle ségrègue toujours un peu plus encore. Chacun essaie de s’aménager un semblant de « chez-soi », trouver un endroit sécure où l’on pourra passer la nuit, mais également s’approprier un lieu, afin de se sentir appartenir à cette planète, légitimer son existence.
Notre société semble être vaincue par la routine et ne remarque plus ces abris de fortune, témoignages poétiques, dramatiques de ces vies marginalisées par la précarité, la solitude.