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Johanna Senpau,


Johanna Senpau, ancienne étudiante de l’ETPA, est une photographe aux multiples facettes. Dès l’âge de 19 ans et le baccalauréat en poche, elle part vivre en camion durant 6 ans. Six années durant lesquelles cette jeune baroudeuse appréhende la photographie, en vivant au plus près des gens, dans les quartiers populaires.

Actuellement membre du collectif Hans Lucas, elle réalise des reportages au travers de portraits afin de saisir les désirs et les peurs humaines.

Son site

Etpa - Linkedin Johanna Senpau

Pour plus d'informations :

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[ENTRETIEN] avec Johanna Senpau, "Des femmes au coeur de la crise"

29 avril 2021

C'est à l'occasion de la publication de sa série documentaire Des femmes au cœur de la crise, dans le prestigieux quotidien du monde de la photographie et de l'image 9LIVES, que notre ancienne étudiante Johanna Senpau nous livre quelques mots.Le temps d’un tête-à-tête en toute simplicité, elle accepte de nous raconter son parcours depuis sa sortie de l’école et nous confie même ses projets à venir.De l'école ETPA à Hans LucasComment as-tu intégré le monde professionnel de la photographie ?"Dès que je suis sortie de l’école, j’ai essayé de me faire une place. J’ai dû contracter un crédit pour financer ma troisième année de formation à l’ETPA ; alors une fois diplômée il fallait que je vive de la photo. Et puis, au-delà de mon prêt, ma formation de photographe était une reconversion professionnelle, donc je me devais, personnellement, de réussir.Au début, j’ai démarché beaucoup d’entreprises, j’allais dans les clubs d’entreprises. Et tout cela m’a apporté des clients. Ayant des compétences techniques solides, je pensais être plus légitime dans la photographie d’entreprise. Je sais que certains photographes considèrent les contrats photo tels que l’immobilier, l’événementiel ou les photos de trombinoscope d’entreprise, comme de la « petite photographie » ; mais concrètement, ce sont des travaux tellement récurrents et rapides que c’est ce qui m’a permis de me dégager rapidement un salaire fixe.J’ai toujours continué de faire du photoreportage à côté, comme Bloc 12, qui m’a pris 2 ans. Mais à cette époque je ne pensais pas pouvoir réussir dans ce qui me plaisait vraiment ; d’autant que je ne connaissais pas les codes de la presse. Aujourd’hui cela est différent. Depuis la naissance de ma fille, je me suis recentrée, j’ai pris conscience que je voulais explorer ce qui me plaisait vraiment et que je voulais développer le côté reportage. C’est pour cela que je suis rentrée chez Hans Lucas.Je trouve ce collectif très intéressant. Il me permet d’apprendre les codes de la presse et de repenser à cette photographie qui me faisait envie mais que je mettais de côté pour m’assurer une situation financière. Aujourd’hui je n’ai plus cette urgence. Il est clair que je ne fais pas de la photo documentaire ou d’auteur pour gagner ma vie, mais au moins je fais ce qui me plait.Bien sûr, la consécration serait d’arriver à ce que mes travaux soient publiés, à ce que mon travail soit reconnu. Lorsque l’on manque de confiance en soi, on apprécie forcément que les autres reconnaissent votre travail."[[push]]Peux-tu nous parler un peu de la série Des Femmes au cœur de la crise, qui vient d’être publiée dans le magazine 9LIVES ? D’où vient la réflexion qui t’a amenée à ce reportage ?"À la base j’avais prévu de faire une série sur les commerçants au sens large, hommes et femmes. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce sujet, je ne savais pas vraiment pourquoi je le faisais, puis, à force d’interroger ces personnes, je me suis rendue compte que cela me faisait un bien fou. J’ai ressenti un effet miroir entre leurs témoignages et ce que j’éprouvais. Moi aussi cette situation de crise sanitaire m’affecte et c’était agréable d’en discuter avec eux, d’avoir cet échange.Au fur et à mesure, j’ai fait le choix d’axer mon reportage sur les femmes car le reflet entre elles et moi était plus fort ; je m’y retrouvais plus. Et puis, lors de mes échanges, ce sont surtout les femmes qui prenaient la parole. À ce moment-là je suis aussi rentrée chez Hans Lucas, où l’on m’a conseillée d’axer mes reportages de fond.J’ai tout de même proposé cette série dans sa totalité pour des concours."Tu as l’air d’être une touche à tout.À quoi as-tu envie de te frotter en ce moment ?"Actuellement, je travaille sur deux projets très différents. Le premier est un reportage destiné à la presse ; et l’autre relève d’avantage du travail d’auteur.Le reportage traite d’un refuge animalier et des animaux maltraités qu’il recueille. Je souhaite dénoncer cette maltraitance, raconter leurs histoires et créer de l’empathie pour eux à travers mes photos.J’essaie toujours de faire ressortir le positif lorsque j’aborde des sujets difficiles. Lorsque j’ai fait ma série Welcome to the City, sur les migrants de Calais, il m’était difficile de les photographier dans leur misère. Du coup j’ai pris le parti de montrer les clandestins qui s’étaient improvisés commerçants, créant une ville improbable, avec une vie sociale organisée ; malgré les conditions dans lesquelles ils vivent. Je voulais montrer cette force.Le deuxième sujet sur lequel je travaille est amusant puisque c’est lui qui est venu à moi. Il s’agit d’un travail sur un couple dominant-dominé. C’est l’un des partenaires de ce couple qui m’a contacté après avoir vu ma série Désir Obscur.Je trouve intéressant de voir comment je vais réagir face à cela car je suis plutôt d’une nature pudique. Mais je crois que mon envie d’apprendre et mon intérêt pour les autres dépassent cette pudeur. Avec ce sujet, je découvre un milieu qui m’était inconnue, je prends conscience du respect qu’il y a dans cette pratique, entre les partenaires ; et j’apprends beaucoup en discutant avec ce couple. Ce travail est vraiment très intéressant et je pense que ce sera un sujet sur du long cours."Tu serais plus heureuse d’être publiée sur un sujet presse ou auteur ?"Je mets la même implication dans les deux. Mais je pense que je me vois plus un avenir dans le documentaire. J’aime m’intéresser aux autres, et je retrouve cela dans la photo documentaire. Ce qui me plaît c’est d’échanger et d’apprendre des autres.Mes travaux d’auteur relèvent d’avantage du plaisir personnel."[[push]]Indiscrétions photographiques Quel est ton matériel et pourquoi ?"La plupart du temps je travaille avec un Reflex Nikon D610. Il est pratique pour bosser.Mais j’ai plusieurs optiques, selon ce que je souhaite réaliser. Ceux que j’utilise le plus souvent sont un 24x70 pour les photos d’entreprise et un 16 millimètres pour l’architecture. Toutefois j’ai aussi un un 50mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio ; en bref, je m’adapte.Pour certains de mes reportages, j’utilise aussi un Fujifilm X100F. L’avantage de cet appareil c’est qu’il est petit et qu’il ne fait pas de bruit. Il est d’ailleurs pratique pour les photos que je réalise actuellement au refuge animalier, car ça me permet de ne pas effrayer les animaux.Pour mon travail sur le couple, je leur ai donné un Polaroïd qui accompagnera la série que je ferai avec le Fujifilm.J’ai oublié de te dire la dernière fois que j’ai plus que deux optiques, le 24x70 et le 16mm sont les plus utilisés mais j’ai aussi un 50 mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio. Sinon à part ça, c’est bon tu peux le publier."Que t’apporte la photographie ?"La photographie m’apporte beaucoup psychologiquement, et à plusieurs niveaux.Chaque boulot, chaque série que j’ai faite, m’apporte personnellement. C’est une expérience de vie à chaque fois. Par la photo je ressens de l’amusement, et l’envie de maîtriser de nouvelles techniques. Mais cela me permet aussi de bousculer mes codes."(Crédit Photo portrait : crédit photo : Christian Sanna)

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Christian Sanna invité à la Résidence 1+2

02 mai 2017

Christian Sanna, étudiant lauréat du Grand Prix photographie ETPA 2016, est l’un des trois photographes choisis pour la deuxième édition de la Résidence 1+2 qui a débuté début janvier à Toulouse et dont le thème 2017 est "Traversées". Il réalise un carnet de voyages associant réel et fiction sur les traces de l’Aéropostale à partir du premier vol Latécoère du 25 décembre 1918 entre Toulouse et Barcelone.A mi-chemin entre workshop et résidence de création, le 1+2 est un programme annuel inédit en France, dans sa formulation et sa transversalité. Il a pour objectif de valoriser l’ensemble des patrimoines matériels et immatériels toulousains et régionaux au travers de trois productions photographiques concomitantes aux regards d’auteur.Le 1+2 est partie intégrante de la "Saison photo" inaugurée récemment par la Ville de Toulouse. L’exposition-restitution aura lieu à Toulouse à l’automne 2017 dans un beau lieu patrimonial avec la publication concomittante d’un coffret d’ouvrages aux éditions Filigranes.A ce jour, plus d’une vingtaine d’anciens ou actuels étudiants de l’ETPA ont participé à titre divers (photographe invité, stagiaire, bénévoles, assistants) à la Résidence 1+2 : Alice Lévêque, Anthony Jean, Esther Joly, Léa Deligey, Maureen Codron, Stéphanie Baldino, Romain Peli, Laetitia Guneau, Ida Jakobs , Manon Drivet, Justine Chevasson, Johanna Senpau, Arnaud Chochon, Alexandre Ollier...Christian SannaPhotographe et enseignant en sémiologie de l’image à l’ETPA, Philippe Guionie est directeur de la Résidence 1+2.

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