[ENTRETIEN] avec Yohan Burel, photographe de mode
Yohan Burel est diplômé de l'ETPA avec une formation BTS Photographie et une 3ème année de spécialisation. Après avoir été opérateur numérique sur Paris, il a décidé de devenir photographe de mode.
A-t-il été facile pour toi d’intégrer le milieu de la photographie ?
"Non, et ça ne l’est toujours pas. C’est un métier difficile et très compétitif. Ce n’est pas évident de trouver sa place, et ce qui fait que l’on fait carrière là-dedans c’est que l’on n’abandonne jamais.
J’ai moi-même connu des périodes où je ne savais plus si je pouvais devenir photographe. Non pas que je ne voulais pas, mais je me demandais comment je pouvais y arriver. Il n’y a pas de règles dans ce milieu et ce n’est pas toujours évident de comprendre comment ça fonctionne."
Quel regard portes-tu sur ton parcours ?
"Je dirais qu’avant je faisais partie de l’orchestre et que maintenant je suis devenu chef d’orchestre.
Je suis passé par toutes les étapes : retouches photo, assistant, lumières, production, gestion d’un studio et d’une équipe. Tout cela m’a permis d’avoir plusieurs cordes à mon arc et d’être meilleur en tant que photographe. J’ai une bonne connaissance du matériel, je sais ce dont j’ai besoin lorsque je fais un shoot en extérieur ou en studio ; et je sais aussi gérer l’équipe d’un shoot (du client, au DA, en passant par le coiffeur, le maquilleur et le mannequin.
Je trouve important d’avoir laissé venir les choses durant mon parcours. Je n’ai jamais forcé le fait de devenir photographe."
Se met-ton à nu avec la photographie de mode ?
"Oui, car c’est un point de vue, une approche. Je sais qu’il y a une tendance qui fait que la photographie de mode peut être mal vu, mais je trouve que c’est un milieu très créatif. Certes, il y a la photo de mode qui permet de manger et qui n’est pas très créative. Mais il y a également des projets beaucoup plus artistiques, comme ceux réalisés par Paolo Roversi.
Ce photographe est un véritable artiste, profitant des moyens qui lui sont offerts par les magazines, pour créer des images. Ces images-là sont ses créations, des choses qu’il propose. Et, selon moi, à partir du moment où l’on propose quelque chose qui nous tient à cœur, on se met à nu."