[TEMOIGNAGE D'ANCIENS] Antonin Vincent, photographe officiel des 24h du Mans répond à nos questions.
Antonin Vincent, ancien étudiant en BTS PHOTOGRAPHIE Promotion 2016, parcourt désormais le monde pour photographier les courses automobiles les plus célèbres, des 24h du Mans en passant par le Paris Dakar ou encore la Pikes Peak International Hill Climb. Il nous avait fait l'honneur de venir donner une conférence spéciale en février. À cette occasion, nous lui avions posé quelques questions. Dans cette interview, vous pourrez en savoir plus sur ses études à l'ETPA, son métier, ses projets mais aussi en savoir plus sur le domaine de la photographie dans le sport automobile.
Qu’est-ce qui t’a amené à t’inscrire au BTS PHOTO à l’ETPA ?
C’était la passion de la photo et l'envie de développer ça, et de voir si je pouvais me faire une place dans ce monde.
Pourquoi souhaitais-tu travailler dans ce secteur précisément ?
C’est venu naturellement. J’ai toujours eu envie de partager ce que je pouvais voir ou vivre. J’avais envie de partager ma passion pour l’automobile par la photographie.
Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?
Ça m'a apporté en culture, en développement de réseaux et les stages aussi m'ont énormément apporté, ça m’a permis de voir le terrain, voir comment ça se passe, de rencontrer des gens.
J'ai fait mon premier stage chez centrale Dupont, un labo à Bordeaux. Et ensuite pour l'Agence DPPI pour laquelle je bosse aujourd'hui, en freelance, avec laquelle je couvre tous les principaux événements sportifs dans l'automobile dans le monde entier.
L’agence DDPI voulait me reprendre après ce second stage mais je voulais également profiter de mon stage pour faire quelque chose de totalement différent. J'ai alors fait mon stage en studio chez astuces Prod à Paris qui était le Studio Citroën à l'époque. On faisait toute la production d'images autour de Citroën, c'était super enrichissant, mais je me suis rendu compte que je préférais vraiment l’aspect reportage qui me plaisait plutôt que passer une journée en studio et en retouche. C'est pour ça que je me suis dirigé vers le reportage et la photographie de course automobile ensuite.
Qu'est-ce qui t'a le plus marqué pendant ces années à l'école ?
Les années étudiantes, ce sont toujours des bons moments. Les cours de culture générale de M. Réthoré. Ça fait partie des choses dont je me souviens parce que c'était super enrichissant. Il a ouvert ma culture photographique. Cela m’a permis de m'ouvrir des horizons que je n’aurais jamais découverts sans l'école.
Comment s’est passée ton immersion professionnelle à ta sortie de l’ETPA ?
Lors de mon stage à l’agence DPPI, on restait beaucoup en agence car il y aussi beaucoup de travail d’archives. J'ai un peu poussé en leur rappelant que c’était un stage de prise de vue, qu’il fallait que je fasse des photos et ils m'ont emmené deux fois sur le terrain à des courses de championnat de France. À la fin de ce stage, je commençais à voir que je pouvais avoir des opportunités avec eux.
J’ai donc créé ma micro-entreprise, l’été entre la première et la deuxième année.
Et c'est vraiment le message qui est important à faire passer, je pense, c'est qu'il ne faut pas s'arrêter à l'école. Il faut vraiment aller plus loin. En deuxième année, le week-end, j'allais parfois travailler pour l'agence.
L’après-midi de mon dernier examen de BTS, je partais au Mans pour couvrir les 24 heures. Et le jour où j'ai eu le résultat du BTS, j'étais en reportage pour Peugeot !!
Quel est ton métier actuel et en quoi consistent tes missions ?
Je suis photographe reporter de sport automobile, je couvre des compétitions automobiles. Je ramène des reportages tout simplement pour différents clients. Je suis freelance en statut artiste auteur.
Mon métier c’est de raconter tout un weekend de course. Par exemple, un Grand Prix de Formule 1, c'est 4 jours, du jeudi au dimanche, où je dois avec mon appareil photo raconter tout ce qui se passe. Mais je couvre aussi d’autres évènements, je fais le Paris-Dakar et c'est 2 mondes totalement opposés.
C’est 2 semaines de rallye, dont 3 semaines sur place, c'est un rallye itinérant en Arabie saoudite, on s'arrête à un endroit pour prendre tous les concurrents qui passent en photo, c'est totalement différent. Dans tous les cas, on travaille en équipe parce qu’il faut impérativement être à plusieurs pour la plupart des reportages, et pouvoir vraiment bien raconter.
Cela correspondait à tes attentes ?
Complètement, c’était mon rêve !! Aujourd’hui j’ai un métier qui me permet de faire le lien entre mes deux passions, l’automobile et la photographie.
Quelles sont les compétences ou qualités demandées pour faire ce métier ?
Il faut être passionné avant tout, parce que cela demande beaucoup de sacrifices. Il faut savoir travailler en équipe. Cela demande beaucoup d’efforts mais en revanche, si on fait ça pour soi, par passion alors c’est différent. Comme on dit souvent, il suffit de faire un métier qui te passionne pour ne pas avoir l’impression de travailler.
Qu’est-ce qui te plaît dans ton travail actuellement ?
J’aime lier mes deux passions, l’automobile et la photographie, voyager et aussi témoigner par mes photos de l’histoire d’un sport qui s’écrit.
Quel est le projet sur lequel tu as le plus aimé travailler, celui dont tu es le plus fier ?
Je dirais la mythique course Pikes Peak International Hill Climb aux États-Unis dans le Colorado. C'est une course en montagne de 20km qui monte à 4300m d'altitude. Il fait trop chaud la journée donc la course débute tôt au lever de soleil. Il y a la route qui serpente avec la belle lumière et la mer de nuages au fond, c'est juste magique. Ça me faisait rêver plus petit et j'ai pris un plaisir fou à la couvrir.
Comment te projettes-tu pour la suite ?
La photographie de course automobile, c’est énormément de sacrifices personnels, beaucoup de déplacement. Dans l’avenir, j’envisage pourquoi pas de me stabiliser avec de la photographie de reportage, mais pourquoi pas de chantier en entreprise par exemple. On verra plus tard, pour le moment, je profite à fond de vivre mon rêve !